vendredi 27 avril 2007

Prise de tête pour une prise de sang

A la clinique, pour le rendez-vous avec l’anesthésiste, on m’avait donné une liste d’examens sanguins à faire en me demandant d’apporter les résultats avec moi. On m'avait précisé de les faire quelques jours avant le rendez-vous et non pas deux mois avant, pour fournir des résultats récents lors de mon entrevue avec le médecin.

J’étais donc passée début mars au laboratoire d’analyse qui est tout près de chez moi pour leur montrer ma liste. Je voulais savoir :
- en combien de temps j’aurais les résultats,
- s’il fallait que je prenne rendez-vous,
- et si je devais venir à jeun.


La demoiselle de l’accueil m’a répondu que je les aurais le lendemain, qu’il n’était pas nécessaire que je vienne à jeun et que je n’avais pas besoin de prendre rendez-vous.

Parfait. Ca allait donc être simple.

Sachant que j’ai rendez-vous avec l’anesthésiste le 4 Mai dans l’après-midi, je pouvais donc faire les examens le 3 Mai et récupérer les résultats le 4 Mai au matin. Mais ça ne me plaisait pas trop comme planning, étant donné l’absence totale de marge de sécurité en cas de problème.

Si j’ajoutais la probabilité (certes faible mais prudence est mère de sûreté) qu’il y ait un problème ou un retard dans l’analyse de mes prélèvements, mieux valait aller au laboratoire le 2 Mai pour pouvoir récupérer les résultats le 3 Mai.

Mais il était tout à fait possible qu’une énooorme catastrophe me tombe dessus le 2 Mai et m’empêche de me rendre au laboratoire ce jour-là. Du coup, je ne pourrais y aller que le 3 Mai, ce qui me ramènerait au calcul de départ et à son défaut, à savoir la réduction à néant de ma chère marge de sécurité. Il me paraissait donc tout à fait plus sûr d’y aller avant le 2 Mai.

Le 1er Mai étant férié, ça me ramenait au 30 Avril.

Sauf que le fait que le lendemain du 30 Avril soit le 1er Mai me rendait nerveuse. Eh oui, un jour férié, ça bouleverse peut-être le quotidien d’un laboratoire d’analyses (plannings différents, délais différents, etc…). Un pépin pouvait donc survenir. Peut-être qu’ils allaient égarer mes prélèvements du 30 Avril et ne les retrouver que le 3 Mai. Le temps de les analyser, il serait forcément trop tard…

Bref, j’ai décidé d’y aller ce matin et à jeun (on ne sait jamais, la demoiselle a peut-être été déconcentrée par la musique d’ambiance au moment où je lui posais ma question et m’a peut-être dit n’importe quoi, du coup).

J’aurais les résultats le 30 Avril au soir...




mardi 24 avril 2007

A toutes celles qui ont un secret...

Une fois n'est pas coutume, je voudrais raconter une histoire que j'ai lue il y a 3 mois à peu près, au travers des messages d'un forum.

C’était l’histoire d’une jeune fille qui avait un secret qu’elle voulait avouer à son amoureux. Elle avait dans les 15 ans et c’était son premier amoureux. Et comme tous les amoureux, ils y pensaient, tous les deux, à ce qu’il y a derrière les longs baisers.

Le secret de la jeune fille, c’était que, quand elle était bébé, elle a été excisée puis infibulée*. Et que, même si elle en avait très envie, elle ne pourrait pas le découvrir avec lui, ce qu’il y a derrière les longs baisers.

Elle paniquait complètement à l’idée de lui parler.

C’est vrai, il serait peut-être dégouté. Peut-être qu’il ne comprendrait pas. Peut-être qu’il la quitterait. Même si ce n’était pas sa faute, à elle.

Elle avait honte, tellement honte, qu’elle n’en avait jamais parlé à personne, même pas à un médecin. C’était la première fois qu’elle osait, sur ce forum, cachée derrière un pseudo.

Elle était toute désemparée, toute retournée de peur, malgré tous les messages d’encouragement.

Elle se désespérait. Il allait la quitter, c’était sûr, écrivait-elle. Pourquoi resterait-il avec elle ? Hein ? Alors que des filles « normales », il y en avait plein ? Non, c'était sûr et certain, il allait la quitter.

Les internautes, sur le forum, lui assuraient que s’il l’aimait, il comprendrait. Ils lui affirmaient que s’il l’aimait, il ne la jugerait pas. Tu verras, lui promettaient-ils, qu’il ne te rejettera pas. Ou alors, c’est qu’il n’en valait pas la peine. C’est qu’il ne t’aimait pas vraiment.

Elle leur répondait que oui, peut-être, mais qu’elle, elle l’aimait. Qu’elle l’aimait vraiment. Et qu’elle en mourrait s’il la repoussait.

Finalement, elle n’a pas pu le lui dire. A la place, elle le lui a écrit.

Elle n’a pas posté la lettre, elle est allée la mettre dans la boîte aux lettres de son adoré. Et puis elle est repartie, vite, vite.

Elle était toute angoissée. Elle disait, sur le forum, qu’elle n’aurait jamais dû. Elle pensait que c’était foutu. Elle était déjà toute abattue.

Et puis quelques jours plus tard, il est venu la voir. Lui aussi, il lui avait écrit une lettre. Mais il voulait la lui lire. Dans sa lettre, il lui disait qu’il l’aimait quand même, qu’il l’aimait toujours. Il lui disait qu’il l’attendrait, qu’il l’accompagnerait, qu’il l’aiderait.

Ils ont décidé d’aller voir un gynécologue. Tous les deux. Pour pouvoir un jour vivre ensemble ce qu’il y a là-bas, derrière les longs baisers...




*EDIT: infibulée signifie que les grandes lèvres de son sexe ont été cousues ensemble. On n'a laissé qu'un petit trou pour que l'urine et le sang des règles puissent s'écouler...



lundi 23 avril 2007

Mortification

Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris.
J'ai essayé de me dépêtrer de mes pensées en faisant autre chose, puis j'ai pris le taureau par les cornes et j'ai cherché à analyser mes sentiments, pensant calmer ainsi la tempête. Mais rien n'y a fait, j'ai passé un dimanche affreux. A ruminer sans fin.

Parce que voilà, hier matin, j'ai fait l'IMMENSE erreur de dire au téléphone à ma soeur que j'allais me faire opérer.

C'était franchement surréaliste cette conversation. En fait, je n'en reviens pas, je crois.

On parlait de choses et d'autres, de sa santé, du shopping, de ses futures vacances, et soudain, je me décidai à lui dire (avec une petite appréhension, quand même, mais bon...) que je j'allais bientôt me faire opérer. Surprise au bout du fil ("Mais de quoi?"). Là, toute contente, je lui ai dit que j'allais me faire reconstruire le clitoris. Elle m'a demandé si je n'avais pas peur. Toute excitée par la conversation qui prenait forme, je lui ai expliqué que non, maintenant que j'étais informée et que j'avais rencontré le docteur Foldès en consultation, je n'avais plus peur.

Et c'est là que je n'ai plus rien compris.

Elle m'a dit "je suis sur le site de la marque Machin, là, sur Internet, c'est pas mal ce qu'ils font comme pantalons, je trouve."

!!!!!!

Hésitante, je lui ai raconté que c'est ma cousine qui a éveillé l'envie de me faire opérer. Et elle de me répondre "Moi aussi, je vais me renseigner, je crois" avant de changer totalement de sujet. Comme ça. Brutalement.

!!!!!!

J'ai halluciné. Franchement, ça m'a sidérée.

Je lui parlais de quelque chose d'important, d'inédit même et elle m'a opposé une indifférence incroyable.

Je me suis sentie mor-ti-fiée. Humiliée même. J'ai écourté la conversation mais c'était trop tard, le ver était dans le fruit et ma journée fichue. Mais pourquoi lui en ai-je parlé? Pourquoi? Si je m'étais tue, je n'aurais pas ce sentiment de profonde humiliation qui me colle aux basques depuis hier.

Alors d'accord, on n'est pas très proches à l'origine. D'accord, dimanche elle était un peu patraque. D'accord, elle a peut-être été prise au dépourvu. D'accord, elle avait ses raisons de réagir comme ça. D'accord, elle a toujours refusé de parler d'excision. D'accord, d'accord, d'accord. Je peux comprendre intellectuellement les mille possibilités que m'a avancées mon homme pour me consoler.

Mais quand même! La seule explication que je vois, là, moi, c'est que ma soeur se fiche royalement de ce qui peut m'arriver. Ca ne l'intéresse pas. Point barre.

Je m'en veux à mort d'avoir cru que je pouvais m'ouvrir à elle, d'avoir cru que les coups de fil rapprochés de ces derniers jours (on ne se parle pas beaucoup, ma soeur et moi, comme ça, on évite de s'engueuler) étaient la marque d'une intimité naissante entre nous.
J'ai cru que les choses changeaient, que la guerre était derrière nous et j'ai pris une grosse claque. Ca m'apprendra, tiens!

Et moi qui me torturais à l'idée de ne pas lui en parler et qu'elle l'apprenne par ma cousine! Pfff... J'étais complètement à côté de la plaque en fait.

Je me sens blessée, là. Et terriblement en colère. Encore aujourd'hui, j'en bous.

Elle ne m'a même pas demandé quand c'était, l'opération...

mercredi 18 avril 2007

Les souvenirs et l'oubli

Quand j’ai appris lors de ma consultation que j’allais être anesthésiée généralement, je n’ai pas eu peur des risques que cela impliquait. Je n’y ai pas pensé une seconde.

En fait, ça m’a intriguée, cette anesthésie générale. Je me demandais comment ça faisait, si on rêvait, si on se souvenait de quelque chose ou si ça se passait comme un claquement de doigts : on ne se rappelait pas s’être endormie et hop ! On se réveillait dans une autre pièce. Etre anesthésiée, pour moi, c’était quelque chose de mystérieux, de singulier et d’intéressant. J’étais curieuse de vivre cette expérience.

Grâce à mes lectures sur le net et aux commentaires de Fafa, j’ai enfin une idée de ce que ça fait d’être anesthésiée. En gros, ça va être comme quand on actionne un interrupteur. A un moment je serai dans ma chambre et l’instant d’après, j’ouvrirai les yeux en salle de réveil. Je ne vais rien percevoir de l’opération en elle-même, en somme.

Eh bien, cette idée m’interpelle et me chiffonne un peu. A la pensée de n’avoir aucun souvenir de l’opération, j’ai moins envie de connaître les effets d’une anesthésie générale.

J’ai toujours su que j’avais été excisée. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours su qu’on m’avait amputée. J’ai même toujours su que c’était mon clitoris qui avait été coupé, même à l’époque où je ne savais pas à quoi ça servait.

Pourtant, je ne me souviens pas de l’excision elle-même. Je ne me souviens ni du lieu, ni des personnes qui étaient là, ni de la douleur, ni de ce qui est arrivé ensuite. Tout ce qui m’est resté, c’est cette certitude d’avoir été mutilée.

Quand, en thérapie, j’ai essayé de me remémorer ce moment-là, j’ai échoué. Tout au plus me sont venues à l’esprit quelques images fragmentaires dont je n’ai jamais pu déterminer si elles étaient réelles ou fabriquées par mon esprit ou encore tirées d’un film que j’aurais vu il y a très longtemps. Je n’ai jamais réussi à me rappeler.

Pendant un temps, même après avoir entamé ma thérapie, j’avais tendance à penser que, puisque je ne m’en souvenais pas, c’était que ça ne m’avait pas tant impactée que ça. Si ça avait eu des conséquences importantes sur moi, ça aurait marqué ma conscience, ça m’aurait hantée, c’était évident.

Du coup, non seulement j’ai eu beaucoup de mal à lier mes problèmes à cet événement mais en plus, il ne me paraissait pas « légitime » de le faire, puisque je ne me souvenais pas du tout de mon excision. J’ai passé des mois et des années à chercher ailleurs les causes de mes difficultés.

Lorsque j’ai enfin compris que l’origine de nombre de mes angoisses était mon excision, mon incapacité à me rappeler ces instants là m’a désespérée. J’étais persuadée que pour m’en remettre, pour pouvoir m’en éloigner enfin, il fallait impérativement que je m’en souvienne. Sauf que je n’y arrivais pas. Et je m’en voulais beaucoup. J’ai lu sur Internet des récits de femmes se souvenant de cet horrible moment alors qu’à l’époque elles aussi n’avaient que 3 ou 4 ans et je ne comprenais pas. Je me disais que j’avais un problème, quelque chose qui ne fonctionnait pas comme il fallait dans ma tête. Pourquoi moi, je ne me souvenais pas de mon excision?

Ma psy m’a expliqué que dans des situations très traumatisantes, quand on ne peut pas supporter ce qui est en train de se produire, il est fréquent de se protéger en s’évanouissant. Comme un fusible qui saute en cas de surtension. Et que c’était sans doute ce qui m’était arrivé au moment où on m’a mutilée. Je me suis sans doute protégée comme cela : en perdant connaissance.

Je ne sais pas pourquoi, mais quand je pense à ce probable évanouissement, j’ai l’impression qu’en réalité je suis morte pendant qu’on me mutilait puis que mon cœur s’est remis à battre et que ma conscience est revenue parce que je ne voulais pas mourir. Non, je ne voulais pas mourir. Quoi qu’on me fasse, je voulais y survivre. C’est comme ça que je m’explique ce qui s’est passé. Et ça me donne envie de pleurer à chaque fois que j’y pense…

Ma psy m’a dit que ce n’était pas nécessaire de me rappeler, que ça n’entraverait pas mon travail de reconstruction psychique. Je ne voyais pas comment c’était possible. Elle m’a alors rappelé l’intense panique qui me prend parfois lorsqu’une figure d’autorité me demande quelque chose d’imprévu, que je ne maîtrise pas, ou que je ne sais pas faire (ça m’arrive surtout au travail) ou encore lorsque je dois faire quelque chose qui me paraît risqué ou lourd de conséquences. Dans ces cas-là, si je creuse mon émotion, je réalise que j’ai littéralement peur de mourir. Ma psy m’a expliqué que cette panique est la réminiscence de ce qui s’est passé ce jour-là, de l’émotion que j’ai ressentie. Comme un écho du passé. Elle m’a expliqué que dans ces situations-là, j’avais accès à mon excision, à mes émotions et mes sentiments de l’époque, et que je pourrai m’en libérer en travaillant sur ces moments de crise.

Ca ne m’empêche pas de vouloir savoir précisément ce qui s’est passé. Je ne sais pas vraiment dans quel but, mais j’ai la sensation que de m’approprier ce moment-là me rendrait un peu de dignité. Si je savais en détail ce qui est arrivé, je n’aurais plus la sensation d’avoir été un objet qu’on a abîmé. Il n’y aurait pas que mon corps et mon inconscient qui porteraient l’empreinte de cet événement. En le faisant entrer dans le champ de ma conscience, j’aurais la sensation d’avoir été un sujet à part entière, ce jour-là.

Alors savoir que je ne me rappellerais pas plus de mon opération de reconstruction que de mon excision, ça me trouble. Comme lors de ma mutilation, ma conscience n’assistera pas à ma reconstruction. Mais cette fois, je ferai attention à mémoriser en détail de tout ce qui se sera passé avant et tout ce qui se passera après l’opération en elle-même.

Ainsi, je l’espère, je garderai dans ma conscience l’importance de ce qui se passera le 16 Mai prochain et je pourrai m’appuyer dessus pour continuer ma route.

mardi 17 avril 2007

Des mots sur un autre chemin: Fafa

Fafa, 19 ans, s'est fait opérer vendredi 13 avril dernier. Elle a décrit sa journée à la clinique dans un commentaire. Afin de le rendre plus visible et avec son accord, je vous mets son récit ici:

Je suis entrée dans la clinique le jour même de mon opération.
J’étais assez anxieuse, j'avais peur que cela se passe mal et qu'il faille prévenir mes parents (ils ne savent rien mais ma mère s'en doute fortement).Je suis arrivée à 8h30, il y avait déjà une patiente dans la chambre avec son époux. Ils regardaient une émission de cuisine, j'étais à jeun et voir des grillades me faisait trop souffrir. J'ai dû prendre une douche avec un produit rouge. Puis après on m'a donné des médicaments pour me reposer.

Le personnel médical est super, il nous a chouchoutées, sans nous poser de question, sans faire de référence explicite ou même implicite à l'excision. Dans leur regard, leurs mots leurs gestes je me suis sentie une patiente comme les autres.

Et c'est ça qui est magique, les gens ne nous jugent pas, ni nous, ni nos détracteurs. J'aurais pu avoir des "ma pauvre" ou "c'est terrible ce qu'ils vous on fait"... Mais le fait d'avoir des remarques de ce type m'aurait sans doute conforté dans ma position de victime et jamais je n'aurais pu me dire « je suis certes victime de l'excision mais j'en suis sortie maintenant, et je n'ai plus envie qu'on me le rappelle. Je ne suis pas marquée au fer par l'excision, je ne l'ai jamais connue, maintenant ce n'est plus la honte de ma vie, c'est un mauvais cauchemar qui a duré 19 ans. »

J'ai été la première patiente opérée. En arrivant à la clinique, je m'étais dit que, vu que j'étais arrivée le jour même, je serais sans doute la dernière.
Je sais qu'il y eu un désistement, une patiente qui a appelé le matin même et qui a dit qu'elle ne pouvait pas venir. Je me rappelle le jour de ma consultation, quand le docteur Foldès m'avait dit de ne pas prétexter d'avoir un cours pour ne pas venir le jour de l'opération et il m'avait paru invraisemblable de faire cela, maintenant je comprends pourquoi il a dit cela.

Je n'ai aucun souvenir de l'opération. Je vois l'anesthésiste avec ses cils fardés qui me dit "bonne nuit, faites de beaux rêves", et là elle m'injecte le produit et puis plus rien, une forte envie de dormir, j'ai regardé la pendule en face dans un effort surhumain, il était 10h30.

Je me suis réveillée une heure plus tard, la patiente qui était dans la même chambre venait d'arriver. Mais j’étais vraiment trop fatiguée, j’ai préféré me rendormir.Et après je sais que des infirmières m’ont déshabillée et mis ma robe de chambre.

Vraiment aucune douleur...

FAFA

lundi 16 avril 2007

Dans un mois

Dans un mois, on sera le 16 Mai 2007.

Je suis comme en apnée. Je me sens inquiète et fébrile. D’ailleurs je suis assez agitée, j’ai du mal à me concentrer, je dors en pointillés la nuit et je suis fatiguée.

Tout un tas d’angoisses irrationnelles m’assaillent sans arrêt.
J’ai à nouveau très peur que le docteur Foldès meure avant le 16 Mai.
J’ai aussi peur qu’il arrive quelque chose de catastrophique qui empêche mon opération:

de me casser le cou, un bras ou une jambe la veille de mon admission ou que la clinique perde mon dossier d’admission voire qu’elle brûle ou encore que la mutuelle refuse de faire la prise en charge pour une obscure raison administrative.

J’ai surtout peur de me démobiliser, d’être moins vigilante et d’oublier de faire les dernières démarches.
Par exemple, aujourd’hui, je devais contacter ma mutuelle pour qu’elle faxe sa prise en charge à la clinique. Ca ne m’est revenu que vers midi. Mon Dieu !! Mais comment ai-je pu oublier cela alors que cette opération occupe toutes mes pensées depuis plusieurs semaines ! C’est fou ! J’en ai écourté mon déjeuner pour me ruer sur le téléphone.

J’ai appelé ma mutuelle et l’interlocutrice que j’ai eu en ligne s’est engagée à faxer la prise en charge immédiatement à la clinique. Vu mon impatience, ça m’a soulagée qu’elle me dise qu’elle allait le faire tout de suite et j’ai raccroché, un peu apaisée.
Mais depuis, je me retiens d’appeler la clinique pour vérifier qu’ils ont bien reçu le fax. J’ai besoin de tout contrôler pour éviter le moindre contretemps ou le moindre problème, c’est terrible.
Il faut que ça se termine, là, il faut que le mois de Mai arrive plus vite !

Bon, si ça me travaille encore demain, j’appelle la clinique pour vérifier qu’ils ont bien reçu le fax.


EDIT: Bon, j'ai tenu jusqu'à jeudi 19 Avril et puis j'ai appelé la clinique. C'est bon, ils ont reçu le fax! J'espère que je dormirai un peu mieux maintenant...

mardi 10 avril 2007

Militantisme

La semaine dernière, j’ai eu un échange par mail avec une jeune femme excisée qui a été opérée et qui souhaite créer une association. Depuis, je me pose des questions sur le militantisme.

Jusqu’ici, je ne m’étais pas trop interrogée sur le sujet. J’avais une vision assez individualiste (pour ne pas dire centrée sur moi) de l’excision. Mon objectif premier, c’est de me reconstruire, de sortir de ce douloureux état de femme excisée, quête toute personnelle à laquelle je consacre beaucoup d’énergie. Mais, derrière ce but, se profilent des questions annexes qui ont elles aussi leur importance.

Il y a quelques temps, j’ai répondu avec colère et indignation à ma psy lorsqu’elle m’a demandé si je me laisserais convaincre de faire exciser mes filles si j’en ai un jour. La question m’a parue superflue et quasiment insultante. Bien sûr que non! Mille fois non! Je ne laisserais jamais faire ça à aucune de mes filles!
J’ai déjà prévu de ne jamais les envoyer toutes seules au Sénégal parce que je sais que dans certains cas, les fillettes sont excisées à l’initiative de leurs grands-parents, dans le dos de leurs parents et ce, même si ces derniers s’y opposent. Je ne prendrais aucun risque et tant pis pour la confiance, tant pis pour les liens familiaux.
En plus me laisser convaincre signifierait d'abord accepter de discuter de cette possibilité, ce qui, dans mon cas, n'arrivera jamais! Je ne discuterai pas de l'intégrité de mes filles! Jamais! Personne ne touchera à mes filles, personne ne leur fera de mal. Point barre. Fin de la discussion.

Donc, dans le futur et pour la chair de ma chair, je me battrai, ça c’est clair et net. D'accord.
Mais aujourd’hui ? Si j’entendais dire qu’une de mes cousines ou nièces risque d’être excisée, que ferais-je ? M’interposerais-je ? Préviendrais-je les autorités ? Affronterais-je ma famille, moi qui n’ose pas parler à ma mère ? Et s’il s’agissait de ma voisine ?
Ces questions me travaillent.
Elles reviennent à se demander si on a le devoir de devenir militante, quand on a été excisée et qu’on trouve que c’est un acte barbare (j’exclue celles qui, elles existent, ont une opinion positive de l’excision).
A t’on le droit de ne penser qu’à soi, de ne chercher à protéger et à aider que soi-même ? Peut-on fermer les yeux sur la perpétuation de ce crime ? Peut-on légitimement être égoïste ? Ou doit-on à toute force empêcher que d’autres subissent ce qu’on a subi ? A t'on le devoir de se battre ou au moins de témoigner ?

Personnellement, j’ai peur. Je suis tiraillée entre l’envie d’oublier ce qu’on m’a fait et les valeurs qu’on m’a inculquées, qui elles me poussent à chercher à aider. Je trouve inconcevable de me taire et de laisser faire en me disant « moi je suis sauvée alors le reste, je m’en fous… ». Je ne pourrais pas avoir la conscience tranquille, c’est sûr. Même si j'aimerais bien, parfois.
En même temps, faire face à des partisans de l’excision, discuter avec eux, argumenter, chercher à les convaincre d’abandonner cette pratique horrible d’une façon pédagogique et calme me révulse. J’aurais trop de mal à ne pas les juger et les condamner, j’aurais trop de mal à ne pas être en colère, voire enragée. Pour dire le vrai, je ne veux pas chercher à les comprendre. Je ne veux rien avoir à faire avec eux.
J’admire le courage de ceux et celles qui s’y consacrent, surtout celles qui ont été excisées. Je l’admire d’autant plus que je trouve la tâche titanesque.

Moi je voudrais aider les victimes, pas éduquer les bourreaux.
Je voudrais aider ma cousine à se faire opérer, elle qui vit à l’étranger et qui n’a pas de quoi payer sa reconstruction. Je voudrais aider les femmes excisées, qui se sentent toutes seules dans leur malheur, à croire qu’elles peuvent s’en sortir et je voudrais pouvoir leur en donner les moyens.

Mon blog est pour moi un moyen de me dire, de déposer mes pensées sur cette abomination, de sortir du traumatisme et d’ingérer le fait que j’ai été excisée. C’est pour moi un moyen d’avancer, de quitter les rives de mon drame personnel, de prendre de la distance et de me rassurer sur le fait que je suis toujours un être humain normal.

Je me disais qu’il suffirait qu’il soit lu par d’autres femmes dans ma situation, que ça les aiderait peut-être d’une façon ou d’une autre. Mais c’est trop peu, je crois. Et puis c’est trop facile, aussi, parce que ça revient à dire « bon, je fais quelque chose pour moi seule et si d’autres peuvent en tirer quelque chose, tant mieux pour elles ». Ca me paraît franchement bof comme vision des choses. Ce n'est pas vraiment aider, que de se contenter de cela.

Alors je voudrais faire de ce blog un lieu d’échange, un endroit où chacune peut trouver des informations, des réponses, des témoignages, du réconfort, un appui. Ce pourrait être un premier pas dans ma démarche de vouloir aider...
Je ne sais pas encore comment je vais arriver à faire cela au juste, mais je sais que j’ai besoin d’autres voix que la mienne.

J’ai contacté par mail plusieurs jeunes femmes excisées, sur le point de bénéficier de l’opération de reconstruction ou ayant déjà été opérées. Certaines se sont manifestées sur le blog d’Hélène Mon blog de fille*. Elles commentaient un article d’Hélène intitulé l'excision réparée , sur le docteur Foldès
et ont apparemment envie de discuter avec d’autres femmes dans leur situation. Toutes ne répondent pas à mes mails mais je ne désespère pas. Peut-être un jour écriront-elles ici. Peut-être un jour m’autoriseront-elles à mettre leurs mots sur ce blog afin que le plus grand nombre puisse bénéficier de leur expérience à elles aussi. Peut-être que cela leur fera du bien aussi de se dire?

Mesdames, mesdemoiselles, prendrez-vous la main que j’agite ici ? Joindrez-vous vos mots aux miens ?
Militerez-vous avec moi ?





*je vous recommande d'ailleurs chaudement ce blog, tellement il est drôle, intelligent et diversifié. il devrait être systématiquement prescrit en cas de moral un peu gris.

lundi 9 avril 2007

Deux Versaires

-Anniversaire:
Bon, ça y est, j'ai 31 ans.
Ca me déprime un peu, à vrai dire. J'ai l'impression d'avoir perdu ma jeunesse, de l'avoir gâchée. J'aurais voulu arriver plus tôt à la décision de me faire opérer. J'aurais voulu arriver plus tôt à croire en mon avenir... Ces pensées me rendent un peu triste. Mais je me console en me disant qu'il n'est jamais trop tard pour remettre sa vie à l'endroit...
Et puis, cette année, j'ai eu un merveilleux cadeau d'anniversaire: Mon père m'a chanté "Joyeux anniversaire" au téléphone. Je crois que c'est la première fois que je l'entends chanter et là, il a chanté pour moi. Pour moi seule. Ca m'a fait très très plaisir.

-Moisiversaire:
Autre chose à fêter: Ca fait un mois et un jour que j'ai arrêté de fumer!! Hé, hé, hé, hé!! Je suis trèèèèèèèèèès fière de moi.


mercredi 4 avril 2007

Le grand mystère de la féminité

Ma cousine m'a dit se sentir inférieure, moins femme que les autres.
C’est un sentiment que j’éprouve aussi parfois : je me sens
une féminité immature, grossière, primitive et maladroite par rapport aux autres femmes. J’ai, par exemple, ce sentiment face à ma sœur, qui, très naturellement, se maquille et porte des bijoux. Ce n’est du tout naturel chez moi. Parfois, ça me demande même un réel effort de me faire belle. D’ailleurs je me maquille peu, je ne porte pratiquement pas de jupes (sauf en été mais c’est parce que j’ai chaud) et je ne parle même pas de chaussures à talons. Je ne suis pas masculine, non plus, j'aime les vêtements, je fais attention à ma mise mais... Comment l'exprimer? Prenons une image: c'est comme si j'étais devant une grande commode qui recèlerait tous les articles pour femmes et que je n'ouvrais que les tiroirs les plus bas, ceux qui contiennent les basiques, les tops en cotons, les jeans pour femme, les petites baskets, etc... Les tiroirs du haut, eux, sont hors de ma portée, réservés aux "grandes", aux "vraies femmes" et contenant des choses beaucoup plus "pointues", des escarpins à talons, des recourbes-cils, des robes de créateurs, etc... J’ai longtemps pensé que les tiroirs qu'on choisit en tant que femme relevaient uniquement de sa personnalité, point barre. D'ailleurs, j'aime bien mes vêtements, je les choisis avec beaucoup de soin.

Ma cousine pense que son sentiment de manquer de féminité est lié à son excision, qu’on a stoppé net le développement de sa fierté d’être femme, le jour où on l'a mutilée.
Moi je ne sais pas. Mon manque de féminité peut avoir pour origine mon excision, ou ma relation distante avec ma mère, ou une accumulation d’événements dans mon histoire. Ce qui est sûr, c’est que j’ai surtout passé mon temps à dompter mes angoisses, par le passé et que pendant bien longtemps, le sujet ne m’intéressait pas.

Depuis le milieu de ma vingtaine, pourtant, j’éprouve une sorte de complexe à ne pas être féminine.
Parfois, souvent même, je tombe en arrêt devant une vitrine contenant de belles robes de femme fatale et des chaussures aux talons vertigineux ou j’admire le maquillage savant d’une femme assise en face de moi dans le métro et je me dis que j’aimerais bien, moi aussi, porter avec aisance de belles robes fluides et des escarpins haut perchés ou savoir me maquiller de la sorte. Mais je passe mon chemin, ou je me replonge dans mon livre en pensant que ce n’est pas pour moi, que sur moi, ces vêtements, ces chaussures ou ce beau maquillage seraient ridicules. Je me dit que je me sentirais gauche, comme déguisée et j'éprouve de la frustration et de la peine...

De temps en temps, j'essaie. Je mets une robe, des chaussures à petits talons, je me maquille... Mais
mes tentatives pour être plus féminine me paraissent pathétiques tellement elles sont maladroites et tellement le résultat est loin de ce que j’aurais voulu. Ou alors, quand je ne me trouve pas grotesque, passée la phase d'euphorie et de gargarisme narcissique exhubérant (Mon Dieu que je me trouve belle! C'est bizarre mais c'est chouette!), m'habiller de manière très féminine et me maquiller devient vite un effort, je finis par ne plus y prendre plaisir du tout et, au bout de quelques jours, j'arrête les frais pour retourner à mes pantalons et mes godillots pour de longs mois.

En thérapie, j’ai donc commencé à chercher ce qu’était la féminité. En vain jusqu'à présent. Quelle que soit la manière dont j'abordais la question, la notion de féminité est toujours restée insaisissable et j’ai fini par plus ou moins laisser tomber.
Mais aujourd’hui, ça me taraude de nouveau. Qu’est-ce que la féminité? Comment puis-je faire pour être plus féminine? Est-ce parce que j'ai été excisée que je trouve le sujet si compliqué?
Pourtant ma soeur n'a pas du tout ce genre de souci, la féminité est naturelle chez elle. Alors? Eh bien je ne sais pas trop qu'en penser, à vrai dire.

Pour creuser la question, j’ai cherché la définition de la féminité dans des dictionnaires et sur Internet.
Le Larousse dit de la féminité: "Caractère féminin. Ensemble des caractères propres à la femme ou jugés tels", ce qui ne m'avance pas beaucoup.
Quant au Petit Robert, la définition qu'il en donne est "Caractère féminin. Ensemble des caractères correspondants à une image biologique et sociale (charme, douceur...) de la femme", ce qui ne m'avance pas plus.

Sur Internet, j'ai lu les tentatives de définition de cette notion par plusieurs personnes et clairement, ce n’est pas évident. Voici quelques phrases que j’ai recueillies:
« Sentiment d'être conforme aux représentations du genre féminin de son milieu social, et d'en tirer parti pour soi-même et son entourage. »
« La féminité est moins une question extérieure qu'une attitude intérieure qui exhale à l'extérieur. »
« Une femme est féminine quand elle accepte réellement qu'elle est une femme, quand elle considère que c'est une force, un atout. Il n'y a rien de plus féminin qu'une femme qui se sent belle.»
« Ce sont son attitude, sa gestuelle et sa façon d’accepter son corps qui rendent une femme féminine. »

Ce que je comprends de tout ça, c’est que la féminité est une notion subjective. Mais je suis toujours dans le brouillard quand je tente de définir ma représentation de la féminité.
Peut-être qu'avoir un rapport plus harmonieux avec mon corps va m'aider à devenir plus féminine? Peut-être que l'opération dont je vais bénéficier va m'y mener? Peut-être qu'après le 16 Mai, ce sera plus clair?

En attendant, je pose la question à la cantonade : Qu’est-ce que la féminité ? Qu’est-ce qui fait qu’une femme est féminine ou pas au juste ?
Et pour celles d'entre vous qui ont été excisées et qui veulent bien répondre, pensez-vous que votre excision a pu altérer votre féminité ou pas du tout?

mardi 3 avril 2007

Corps à coeur

A l’origine, j’ai entamé ma thérapie parce que je n’avais pas accès à mes émotions. Je ne savais pas identifier ce que je ressentais, je ne me connaissais pas du tout et je n’étais jamais sûre de rien ou plutôt j’étais sûre de ne pas être normale. J’avais l’impression d’être sur le chemin de la folie à force de me convaincre que l’émotion adéquate, l’émotion à ressentir dans une situation donnée était celle-ci ou celle-là.
Je rationalisais tout, à l’époque, mais j’avais la sensation d’être incomplète, comme à moitié vivante seulement. Comme à moitié morte déjà. J’ignorais complètement les manifestations physiques des émotions. Je ne savais pas que le corps aussi parlait.

Pour moi le corps n’était qu’un outil, une enveloppe, une mécanique. Pour moi, le corps était un soldat muet, prêt à endurer tout ce qu’il faudrait endurer pour survivre. Il était là et je ne lui devais rien si ce n’est de répondre à ses besoins primaires (le sommeil, la nourriture, la protection contre le froid, ce genre de choses), de l’entretenir un peu et de le soigner quand il était malade. En échange, il se devait d’être robuste et obéissant.

Mon corps n’a jamais pris le contrôle total de mon être. Par là, je veux dire que je n’ai jamais eu d’orgasme comme ceux dont j’entends la description et qui vous emportent dans un tourbillon sans que vous n’y puissiez rien.
Bien sûr, j’ai déjà eu du plaisir par mon corps. Bien sûr, il m’est déjà arrivé d’avoir peur au point d’être paralysée. Mais dans toutes ces situations où mon corps se manifestait, mon esprit fonctionnait et pouvait le contrôler, le faire taire. Mon corps ne s’est jamais imposé, il n’a jamais débordé mon esprit, il ne s’est jamais exprimé suffisamment fort pour que je l’entende. Je ne l’ai pas laissé faire.


Ma vraie richesse, celle que je chérissais, c’était mon mental, mon intellect, ma machine à penser et à analyser. Ce qui me rendait unique, ce qui allait me permettre de survivre et de me construire un avenir, ce qui m’aidait à vivre en société, à avancer dans la vie, c’était mon intelligence et mon intuition. Le moyen pour moi d’avoir une prise sur ma vie, de contrôler un peu ce qui m’arrivait, c’était mon esprit. Pour moi, le corps devait servir l’esprit, être son moyen d’interagir avec la réalité physique des choses, être sa monture, en quelque sorte.

Pourtant, mon corps a été la première victime de mon excision. Il a été blessé, mutilé, traumatisé. Il a dû abondamment saigner, il aurait pu mourir d’hémorragie. Mais il a survécu, il a cicatrisé, il a grandi et il s’est développé.
En réalité, je m’en rends compte, mon corps a toujours été, bien plus que mon esprit, le siège de mon envie de vivre.


Au fil de ma thérapie, j’ai appris à percevoir ses murmures, à distinguer ses réactions et à les écouter. Ca m’a rassurée, j’étais donc « normale » et pas en train de mourir à petit feu. Mais j’ai continué à ne pas tenir compte de ses messages jusqu’à ce que je réalise leur pertinence. J’ai lu dans le magazine Psychologies de ce mois-ci que « le corps ne ment pas, à l’inverse de l’esprit » et cette phrase m’a marquée.

Aujourd’hui, j’ai envie d’avoir un rapport différent avec mon corps, j’ai envie de le respecter, de faire attention à son rythme, à ses besoins, de l’aimer différemment. J’ai envie d’être prévenante et attentionnée avec lui, de ne pas le contraindre. J’ai envie de tendre l’oreille et d’écouter tout ce qu’il peut avoir à me dire. J’ai envie de me l’approprier comme la partie fondamentale de moi-même qu’il est.

C’est bientôt mon anniversaire. Depuis quelques années, j’ai pris l’habitude de poser un jour de congé. Le jour de mon anniversaire, c’est la trêve, je ne travaille pas, je fais la grasse matinée et je tâche de ne faire que des choses plaisantes. D’habitude, je vais au cinéma, je mange dans mon restaurant préféré, je fais la sieste, j’écris, je lis ou je bulle. Mais cette année, j’ai décidé de m’offrir un long massage du corps, un soin complet du visage, une manucure et un soin des pieds. Cette année, c’est mon corps qui sera à l’honneur. Il le mérite, c’est grâce à lui que je suis là et je ne l’en remercierai jamais assez.